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Après le débarquement, Caen est prise sous les bombardements répétés de l'aviation alliée. Les équipes d'urgences de la Croix Rouge, dans lesquelles servent beaucoup de scouts, agissent partout dans la ville, dégageant les blessés des gravats, transportant les morts au milieu des cris et de l'incrédulité hébétée des survivants. Toute la ville est recouverte d'une fine poussière blanche qui recouvre ses habitant, leur donnant une allure macabre. Les navettes incessantes des ambulances amenent en une noria ininterrompue les blessés à l'hôpital du Bon Sauveur.
Mais la rue Caponnière reste épargnée par les bombes. Certains l'attribuent à la vieille prophétie selon laquelle : « le jour ou les tours de Saint Etienne seront détruites, le Royaume d'Angleterre tombera », chaque tour représentant le Roi et la Reine de la « nouvelle Normandie ». L'abbaye n'a souffert d'aucune bombe, pas plus que la rue Caponnière et le quartier avoisinant : la Croix Rouge a déployé de grands drapeaux de l'organisation sur son toit et a signalé aux Britanniques qu'elle constituait le coeur de « l'îlot sanitaire ». C'est donc dans ce havre de paix que se croisent les équipes d'urgence.
Deux scouts âgés de quinze ans, portant brassard et casque « Adrian » blanc frappé de la croix rouge recherchent des blessés, lorsqu'ils remarquent un jeune soldat allemand allongé sur le trottoir, face a l'entrée de l'ancienne caserne militaire qui fait face au Bon Sauveur. Il est blessé au visage et son oeil pend hors de son orbite. Près de lui, un fusil. Mais pas n'importe quel fusil ! Un fusil à lunette : une arme de sniper.
Le premier de scout ramasse le fusil et le met a son épaule avec sa bretelle. Puis son camarade et lui placent le jeune soldat sur un brancard et le conduisent à l'hôpital, distant de quelques dizaines de mètres. Arrivé sur place, le soldat reprend connaissance et ses premiers mots sont pour réclamer à grands cris son fusil ! Mais, comme par miracle, le fusil a disparu. Dans la tourmente des évènements les plus importants, le fusil est oublié.
Quelques dizaines d'années plus tard nos deux anciens scouts se retrouvent dans une cérémonie commémorative. Le premier dit à l'autre : "Tu te rappelles le sniper de la rue Caponnière..." et le second, d'un hochement de tête entendu, regarde à droite et à gauche pour s'assurer que personne ne les écoute, répond : « Oui, j'ai toujours son fusil ! »
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Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 24/09/2009.
Un jour de l'occupation, à Caen, Pierre se trouve sur un trottoir étroit. Face à lui vient un officier Allemand. Notre Pierre refuse de céder le passage et ils se trouvent bientôt face-à-face. Lequel des deux va faire un geste ? C'est l’officier qui administre à Pierre une gifle cinglante ; celui-ci doit bien descendre du trottoir pour laisser le passage. «Quand on a 15 ans... on en fait des bêtises».
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Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 24/09/2009.
C’est l’occupation. A Caen, devant la Kommandantur, rue des Jacobins, c’est un ballet incessant de voitures noires conduites par des personnages en gabardine, qui traînent des hommes ou des femmes hébétés. Les passants, l'air indifférent, continuent de vaquer à leurs occupations ; on s’habitue à tout. Même les enfants courent en riant et jouent devant cet endroit sinistre...
Georges a quinze ans. En passant un jour devant le bâtiment, il aperçoit un homme descendant d'une Mercedes décapotable et rentrer dans le siège de la Kommandantur. En passant près de la voiture, Georges remarque sur le siège arrière un superbe drapeau à la croix gammée à l'air neuf, plié sur la banquette arrière. Un coup d’oeil à droite, un coup d'oeil à gauche... personne ne semble faire attention à lui. Vite, il allonge le bras et une seconde plus tard, le drapeau se retrouve sous son blouson. De retour à la maison, il le découpe et en fait des dizaines de foulards. Les jours qui suivirent, on vit beaucoup de jeunes garçons se promener dans les rues un foulard rouge au cou... Les Allemands ne s’en inquiétèrent jamais.
Avec le temps, la sagesse est venue. La répression disproportionnée dont il aurait pu être victime font aujourd'hui dire à Pierre : « Ce qu’on pouvait être cons a cette époque là ! » Puis, il ajoute en riant : « Le troufion qui était responsable de ce drapeau a dû en prendre pour son grade ! »
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