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Parmi les libertés que les occupants supprimèrent, l'interdiction de la pratique du scoutisme n'est pas la moindre. Cela toucha cruellement les jeunes et les adultes qui s'adonnaient à cette passion, alors était en plein essor en Europe depuis les années 1920. Le quartier général des Scouts de France à Paris décida de quitter la capitale pour regagner Vichy en zone « nono » (non occupée), où le Général de la Porte du Theil (Chef au quartier général des scouts de France) créa « les chantiers de jeunesse » directement inspirés des règles de vie du scoutisme.
Hitler connaissait parfaitement l'importance des mouvements de jeunesse, lui-même ayant fondé « les jeunesses Hitlériennes » en s'inspirant des scouts St Georges qui avait alors beaucoup de succès en Allemagne, allant jusqu'à conserver leur uniforme. Il ajouta insignes, poignards, moyens d'actions accrus et surtout, idéal nazi. Peu a peu, les scouts Saint Georges, passèrent insensiblement d'un mouvement à l'autre, sans parfois bien s'en rendre compte. Les « Hitler Jugend », à l'instar des « Napolas », repéraient et recrutaient les jeunes qui savaient montrer enthousiasme, endurance et abnégation au service du Grand Reich et d'Hitler.
Les Scouts de France en zone occupée continuèrent donc à pratiquer leur scoutisme, mais de manière moins ostensible : les uniformes furent supprimés. Chaque scout arrivait en réunion habillé en civil et ce n'est qu'une fois sur place qu'il revêtait son uniforme. En cette période sombre de notre histoire, il faut imaginer le moment solennel où lon mettait l'uniforme, un peu comme le chevalier mettait son armure.
Dans ce contexte, imaginons une troupe de Scouts de France qui vient de Caen recueillir la promesse de trois aspirants, dans bâtiment de ferme à la campagne. Bien sûr, chacun est arrivé par un chemin différent et à un moment différent.
C'est la nuit. Dans la grange on allume une torche pour éclairer la scène. Le premier aspirant s'approche et soudain, la porte de la grange s'ouvre, sous l'effet d'une violente poussée. Les Scouts se retrouvent face à une patrouille allemande. Moment de flottement, secondes qui semblent durer des heures. Un jeune sous-officier s'approche du chef scout qui se tient droit, dans son précieux uniforme interdit. Alors que leurs yeux se croisent, doucement le sous-officier lève sa main droite et fait le salut scout. Puis, il tend sa main gauche que le scout avant de répondre au salut. En français, l'Allemand dit :« Je suis scout aussi ! ». Chacun est ému, mais les autres soldats allemands ne comprennent plus rien, et leur chef leur explique de quoi il retourne. Après un dernier regard dans la grange, les Allemands repartent.
Cette nuit-là, la magie du scoutisme a réuni des Français et des Allemands. Mais pour tous ceux qui furent présents dans cette grange, les jours qui ont suivi n'ont plus été les mêmes.
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Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 24/09/2009.
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