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La brèche est encore large de 25 km, aussi les Alliés craignent de ne pas pouvoir empêcher la fuite des Allemands vers l’est. Parallèlement à la manœuvre d’encerclement, les corps d’armée alliés doivent faire pression pour éviter que les Allemands « décrochent » du front pour se ruer vers la brèche. Ainsi, le 5e corps US attaque vers Tinchebray et le 19e corps US vers Flers, le 12 août.
Malgré le mauvais état du terrain qui gêne la progression, le 5e corps US entre le 15 août dans Tinchebray. Il s’y arrête et, ayant perdu le contact avec l’ennemi en fuite, comptabilise un total décevant de 1 200 prisonniers allemands. Le 19e corps US attaque de Sourdeval vers le sud, les 13 et 14 août. Il est renforcé par la 2e DB américaine et la 30e DI détachés du 7ecorps. Le 19e corps prend rapidement Domfront, faiblement gardé par les Allemands. Le 15 août, il prend contact avec le 8e corps d’armée britannique à l’Ouest de Flers. En effet, le front se réduisant en même temps que la poche, les troupes du 8e corps ont traversé la limite des deux groupes d’armées, passant devant le 5e corps US dans leur descente vers le sud.
Le 7e corps US, gardant la 4e DI en réserve, se met en mouvement le 13 août avec ses 35e, 9e et 1ère DI et la 3e DB rassemblée. Le premier jour de l’attaque, Collins fait charger son corps sur 30 km à partir de Mayenne. Ses troupes se heurtent ensuite à une forte résistance sur tout le front du corps qui l’oblige à s’arrêter. Trois jours plus tard, le corps a fait 3 000 prisonniers et a détruit une forte quantité de matériel allemand. Le 8e corps britannique continue son avancée vers le sud et prend contact le 17 août avec le 7e corps US. Patton engage quant à lui le 20e corps US à la droite du 15e et les lance à partir du 13 août sur la ligne Argentan-Sée.
La situation devient très fluctuante dès le 14 août, car de nombreuses unités se déplacent et passent sous la direction de corps d’armées différents : la confusion est à son comble chez les Alliés. Les décisions ne parviennent pas à suivre les évènements et seuls des ordres déjà périmés arrivent jusqu’aux unités.
Les Allemands, eux cherchent à gagner du temps ; les unités de la 7e armée allemande obligent les Alliés à de grands déploiements en formant un noyau de résistance, puis elles se retirent vers une autre position et recommencent le même manège. Cela n’empêche pas les effectifs des deux armées allemandes de se réduire à vue d’œil. Kluge, qui souhaite un repli, finit par obtenir satisfaction auprès d’Hitler : il l’autorise à traverser l’Orne puis la Dives. Le 16 août au soir les Allemands commencent à s’extraire de la poche.
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Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 08/09/2006.
Du côté américain, le 15e corps se scinde en deux : les 90e et 80e DI et la 2e DB française restent devant Alençon, pendant que la 79e DI et la 5e DB sont envoyées vers la Seine. Seuls deux corps de la 5e armée panzer tiennent 112 km de front devant Paris : ce vide relatif se présente aux Américains comme une chance d’atteindre les positions finales fixées par Overlord. De plus, Bradley pense que ces deux divisions n’auraient pas beaucoup d’importance en bas de la mâchoire de la poche, car la 3e armée américaine ne fait alors qu’attendre une avancée britannique. Enfin, il croit que les Allemands se sont déjà extraits en grand nombre de la poche. C’est alors que Montgomery propose une jonction américano-canadienne près de Chambois et Trun. Bradley accepte. Le 16 août, un peu après minuit , le 15e corps US charge vers le nord. La retraite allemande commence la même nuit : le 2e corps parachutiste et le 84e corps (7e armée) doivent couvrir la retraite de la 5e armée panzer.
Complétant le mouvement américain, Crerar reçoit l’ordre le 17 août de faire avancer ses deux DB, la 1ère DB polonaise et la 4e DB canadienne, pour fermer la poche à Chambois et Trun. Les divisions brisent la ligne de front du 1er corps panzer, très faible, progressent parallèlement à la Dives et arrivent à moins de 4 km de Trun. Une autre pénétration au Sud-Est de Falaise oblige la 7e armée allemande à accélérer son retrait.
Le 18 août, Model remplace Kluge à la tête du groupe d’armées B. Von Kluge, limogé, se suicide dans l’avion qui le ramène en Allemagne, le 18 août, et laisse une lettre demandant au Führer de mettre fin à la guerre. Model a pour projet d’extraire ses forces le plus vite possible de la poche, puis de reformer un nouveau front sur la Touques, rivière à l’est de la Dives. Les forces à extraire de cette poche refermée au trois quarts sont la 7e armée (de P.Hausser) et les restes du panzergruppe west réunis en 5e armée panzer (Bittrich).
La 4e DI canadienne prend Trun le 18 août, alors que les Britanniques chargent vers l’intérieur de la poche. Au même moment, les Américains menacent sérieusement Chambois. Les deux principales routes d’évasion qui restent sont bloquées. Les 80e et 90e DI du 15e corps ’ dont Gerow vient de prendre le commandement- tentent de couper totalement la route Trun-Chambois, mais seule la 90e DI réussit à déborder la défense allemande et à atteindre la route. De la nuit du 18 à la fin de celle du 19 août, l’artillerie alliée pilonne l’ensemble de la poche.
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Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 08/09/2006.
Le 19 août, les Allemands préparent une contre-attaque contre les lignes à l’est de la poche, secteur que tiennent les Polonais de la 1ère DB, pour de permettre aux autres unités de sortir de la poche. Les éléments de tête de la 90e DI arrivent dans Chambois tard dans l’après-midi. Ils y font la jonction avec les éléments blindés de tête de la 1ère DB polonaise. Mais les premiers éléments polonais sont coupés de leur division par de petites attaques allemandes ; en réalité, les Canadiens n’ont pas encore les moyens de bien défendre la ligne Trun-Chambois. La nuit du 19 août, le 2e corps parachutiste allemand commandé par Meindl attaque les positions polonaise du Mont Ormel (voir carte). Meindl réussit à sortir de la poche avec un petit groupe de parachutistes et le général Hausser, chef de la 7e armée.
Le 2e corps panzer SS vient en renfort et contre-attaque la 1ère DB polonaise à partir de 10h30 le 20 août. Malgré de nombreuses pertes polonaises, la division tient bon, y compris sur les hauteurs du Mont Ormel. Les troupes qui le défendent restent encerclés sur un îlot, au milieu du flot d’Allemands qui se ruent vers l’extérieur de la poche. Placée dans le secteur le plus rude, la 1ère DB polonaise ne compte plus que 1 500 combattants valides à la fin de la bataille de Normandie.
Pour les Allemands, le repli est marqué par des bombardements incessants, de gigantesques embouteillages de matériel vite détruit par les artilleurs et les chasseur-bombardiers alliés. La démoralisation des troupes allemandes a un effet d’accélération de la défaite, pourtant les soldats allemands combattent avec la force du désespoir pour maintenir la brèche ouverte. Le 47e corps panzer SS de Funck a également reçu l’ordre de percer les lignes américaines à l’Est, pour dégager un passage. Il attaque le 20 août au matin, mais ne réussit que partiellement à passer avant que la brèche ne se referme. Les soldats allemands continuent à s’infiltrer par petits groupes dans le secteur allant de Trun à Chambois malgré l’acharnement et la vigilance des Alliés. Le soir du 20 août, la bataille de la poche de Falaise est finie.
Le 21 août après les dernières redditions à Tournai, le carnage prend fin. Sur 23 divisions allemandes engagées dans la bataille, 19 restent prisonnières dans la poche et quatre tentent de reformer un front de l’autre côté de la Touques. Ces divisions sont parfois réduites jusqu’au dixième de leurs effectifs. On estime qu’entre 20 000 et 40 000 Allemands ont réussi à sortir de la poche. 50 000 Allemands y ont été capturés, la moitié par les Américains et l’autre moitié par les Anglo-Canadiens. La majeure partie de l’armement lourd est resté à l’intérieur de la poche. Côté allemand, le bilan de la poche est très lourd :
- 10 000 soldats tués
- 1800 chevaux tués
- 220 chars détruits
- 160 pièces d’artilleries automotrices perdues
- 700 pièces d’artillerie remorquée perdues
- 130 canons de DCA perdus
- 130 autochenilles détruites ou abandonnées
- 5000 véhicules à moteur perdus
- 2000 chariots détruits
Les Allemands laissent en Normandie 200 000 tués et disparus, 250 000 prisonniers, 1 500 chars, 2 000 canons et 20 000 véhicules.
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